01/09/2025 / AGENDA SEPTEMBRE 2025
AGENDA SEPTEMBRE 2025
Ami·es bonjour et bonne rentrée!
On vous espère bien reposé·es, bien remonté·es, fin prêt·es pour les joies, les luttes, les surprises, les conversations, les émeutes de tout ordre et les aventures à saisir ou à inventer. Quoi qu’il en soit, on se voit ici ou là :
#01 Cap sur les Balkans puis petit tour rectiligne en France pour le folk de Stranded Horse & Boubacar Cissokho, décidément nomade, polyglotte et géopoétique de ce duo épris de lumières, de nuances, de chaleur non étouffante.
#02 Rien Virgule est une véritable champignonnière qui voit proliférer la plus belle musique qui soit, toxique au sens noble, sorcière au sens plein, charriant dans son grand précipité l’efficace même du rebetiko, des tarentelles et autres musiques d’hypnose et de guérison dans une belle coulée de lave devant autant au free jazz qu’à la noise pacifiée ou à la science des rêves.
#03 Après le Japon, le ‘live Cinéma’ de Vincent Moon continue sa tournée en Asie (Thaïlande et Viêtnam) pour les séances chamaniques de cinéma écarquillé d’un ethnographe psychédélique qu’on ne présente plus.
#04 Nano-motifs calligraphiés au casio seul, espace sans image balayé par le rai lumineux d’une voix sans affect et habité par des mélodies graciles. Musique de peu n’est pas musique pauvre, Radio Hito vous embarque en vous débarrassant du superflu.
#05 La Tène continue sa croisade, sans son fondateur Alexis Degrenier qui a, en toute amitié, choisi de s’économiser. Il n’en faut pas moins suivre ce toujours sidérant combo d’apocalypse dont la musique a tout du fer et de l’orage quand ils se superposent, s’épousent et font alors la lumière qu’on imagine.
#06 Thomas Bonvalet seul à la guitare électrique sans électricité (mais sûrement pas sans jus) pour quelques auditeurs mille fois chanceux, joue d’un répertoire neuf, remonté depuis l’infra d’à peu près tout pour habiter des paysages inédits, inouïs, inoubliables.
#08 Felicia Atkinson agence et tresse les petites choses, notes, pensées spontanées, ruminations poétiques, haïkus voire échos de haïkus, tout ce qui est volatile et propice aux grâces furtives, n’assène rien, laisse de la place et aère le monde.
#09 Mopcut ft. MC Dälek débaroule sur vous avec le plus cannibale des boucans imaginables fait d’impro sans bouée ni brassard, de hip hop secoué comme un orangina molotov, de noise XL et d’électro furax. Pas mieux pour se perdre et apprendre au débotté à retrouver son chemin dans le noir.
#10 Zoe Heselton donne de furieux rituels où s’ébouillantent ensemble rock baptismal, gospel castagneur, soul en haillons et blues primitif tout autour d’une voix majuscule et d’une poésie de pyramide. On en sort toujours retourné·es, transi·es, rechargé·es, grandi·es et bouleversé·es.
#11 Avec quelques objets détournés et mis à brûler, des percussions maigres, une vielle à roue et deux cervelles toutes rouges, celles d’Alexis Degrenier & Yann Gourdon, c’est tout l’espace-temps qui sature et remue et se met à penser à travers Pas Est Le Saut.
#12 Nina Garcia: voilà peut-être l’exemple de musique guitaristique la plus désencombrée qui soit: une pétoire électrique grossie façon microscope herzoguien plongé dans dans la prunelle du grand vilain volcan et c’est parti pour le brâme des fantômes, le son de mercure en coulées dangereuses, l’effroi génial et les grandes excitations.
#13 ‘Agora’ de Julien Desprez, c’est quelque chose comme Empédocle qui va philosopher un dernier coup, tête la première dans le volcan, la sandale fumante en plan sur le pédalier fondu, un plongeon du visible à l’invisible et le stade terminal de la pensée qui, comme la beauté, sera convulsive ou ne sera pas.
#14 Marion Cousin & Eloïse Decazes installent partout de petits amplis vox et font rebondir dans l’espace leur inénarrable ‘Tras-os-montes’ sound system, la version cubiste, décadrée, vivifiée par un audacieux mélange de mécanique et de magie blanche, d’un répertoire vieux comme le vent, la mer et la pauvreté.
#15 Papier Tigre suce la moelle du rock à son os directement. Son grand punk d’après le post- punk lui-même est furibard, imprévisible, escarpé et il s’incendie le bulbe au milieu de l’estomac.
#16 Das Kinn brouille les pistes et renverse les marelles entre teuf électro, art rock et cogito-culbuto, kraut à dada sur le dj musique de boîte et bagarre de rue.
#17 Sourdure griffe d’un même geste sûr: musiques occitanes, arabes, acoustiques, électroniques, musiques là-depuis-toujours-et-pour-toujours et musiques parfaitement spéculatives, imaginaires, porteuses de mondes encore à venir.
#18 Bégayer porte bien son nom qui dégonde et défraye ses langues nombreuses en objets détachés, boiteux, coulissants, rétifs à la communication claire mais propres à tous les sortilèges et à tous les émerveillements.
#19 Winter Family, c’est une grande ascèse harmonique et des rythmiques battues dans le rouge, un chant souverain les yeux rivés dans l’œil du cyclone. C’est une musique faite de guerre, d’amour, d’exorcismes, l’expression d’un bonheur fugace d’exister au milieu des peines et des pétoches. Boum.