War Shapes
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TRACKLISTING

  1. Stranger Killer
  2. The Night Inspires
  3. War Shapes
  4. Ibrahim
  5. Raincoats
  6. Bone Deep
  7. Tenderly
  8. Lion's Den
  9. To Fear/Love
  10. Undercover
  11. Crimson And Clover
  12. The Heart Estranges

PRESSE

Powerdove

War Shapes

MM020
Date de sortie: 05/26/2017

‘War Shapes’ est le 4ème album que signe Annie Lewandowski sous le nom de Powerdove. Cette instrumentiste formée à l’improvisation la plus savante, y écrit et chante de douces chansons inquiètes dont elle s’applique ensuite, en les soumettant à quelques perturbateurs de choix, à révéler chaque zone d’inconfort et de danger. Ainsi ses précédents disques invitaient-ils l’américain John Dieterich (Deerhoof, Gorge Trio, Colossomite) et le français Thomas Bonvalet (Cheval de Frise, L’Ocelle Mare) à organiser d’incomparables champs magnétiques au coeur même des mélodies, renouvelant de fond en comble la structure et la matière même de ce qu’on attend traditionnellement d’une pop-song.

Quelle expérience c’était alors pour l’auditeur que de s’attacher immédiatement à ces émouvants couplets dont la beauté familière ouvrait généreusement la porte à toutes les surprises, tous les débordements, tous les inouïs. C’est toujours le cas sur ce nouveau disque, enregistré au studio Chaudelande par Emmanuel Laffeach puis mixé à Liverpool par Adrian Riffo et Bonvalet lui-même. Aucun album de Powerdove n’avait cependant jusqu’ici sonné si brut, si naturaliste, si aéré. C’est que la méthode a un peu changé, les musiciens découvrant la plupart des chansons d’Annie pour la première fois au moment de les enregistrer, les arrangeant in situ, en prise directe avec l’instant, ce qui ajoute à l’ensemble une forme de spontanéité nouvelle, une liberté de jeu redoublée ainsi qu’une très féconde ambiguité instrumentale ouvrant grand l’imagination de l’auditeur qui ne sait plus qui joue quoi, ni même quel instrument il entend au juste, loin pourtant des mystères pré-fabriqués (créer de l’égarement et de la surprise avec netteté, sans le confort du flou n’est pas la moindre des qualités du groupe). Alors que la guitare de porcelaine ébréchée de Dieterich a disparu au profit des tapageuses papouilles que Chad Popple dispense aux percussions (batteries, vibraphone, glockenspiel) dans un dialogue vénéneux avec l’instrumentarium hétéroclite du toujours fidèle au front Thomas Bonvalet (banjo, concertina, petits amplis saturés, cuivres rafistolés, percus artisanales, installations diverses…), la grâce mélodique des airs que Lewandowski souffle comme des bougies par dessus ses modestes synthétiseurs semblent s’être intensifiée, précisée, le trait comme affiné. Et c’est avec un mélange de concentration extrême et d’abandon qu’on l’entend chanter ses faux haïkus tandis qu’aux alentours, un forgeron métaphysique fait rougir ses enclumes et qu’un arpenteur géomètre hyper nerveux prend les mesures à grand bruit de paysages impossibles qu’il semble seul à voir se déployer. 

Ce qui est prodigieux tout au long de ‘War Shapes’, tout tressé de miniatures enluminées, dessiné à la pointe sèche puis éclaboussé de couleurs sauvages, raturé de calligraphies psychotiques, augmenté d’aplats granuleux, c’est tous les contraires qu’il contient, harmonieusement disposés. Calme et bourrasque ne s’y succèdent pas bêtement mais se mêlent et s’entrelacent pour se résoudre et se formuler d’un trait, avec la rigueur d’une équation, la justesse d’un tableau immédiatement lisible mais à jamais impossible à interpréter. Plus simplement, c’est un disque exaltant de pop étrange, à la syntaxe ultra-personnelle. Un album grondant de beautés immédiates et d’évènements perturbants, de chansons aimables, hospitalières même, bien que bercées près du mur dans un contexte hautement tourmenté. ‘War Shapes’ est un rebondissement de plus dans les aventures toujours plus passionnantes de musiciens-poètes pour qui la musique consiste en l’exploration d’un monde autant qu’en la transmission d’émotions toutes neuves.

Annie Lewandowski : voix, échantillonneur, synthétiseur
Thomas Bonvalet : métronome mécanique avec cloche, banjo basse à six cordes, guitare électrique, taper des pieds, taper des mains, orgue de bouche, canard audio, peau de tambour, mini ampli, subwoofer, microphones, noise gate, concertina, klaxons, « stringin it », anches d’harmonica, téléphone portable
Chad Popple : batterie, vibraphone, glockenspiel, percussion

Enregistré au Studio Chaudelande avec Emmanuel Laffeach, août 2016.
Mixé et masterisé par Adrian Riffo et Thomas Bonvalet, février 2017.
Couverture : EKTA
Conçu par : Benjy Brooke

© Murailles Music 2017


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